Quatrième texte ! de Marie Laure

Bonsoir,
Voici notre 4ème texte suite au travail N° 1 d'écriture, toujours. Il est de Marie Laure (atelier d'écriture)

La face cachée du mensonge
Comment Monsieur, vous êtes masqué ?
Ne voulez-vous donc point que l’on voit votre nez ?
À moins que ce ne soit, pour éviter un rhume, passer incognito,
ne pas être infecté ?
Vous êtes comme nous tous,
et vous avez la frousse,
de ce vilain virus qui s’abat au hasard,
faisant fi des milliards, de l’argent, des puissants,
installant son campus, dans les poumons des gens.
Comment Monsieur, vous êtes masqué ?
Hier encore, pour vous, il était inutile
de porter masques et gants, que c’était puéril...
Non, ce qui est facile, et qui ne coûte rien,
C’est bien d’être civil,
de ne pas serrer de mains,
et puis se distancier, dans les rues, dans les gares,
rester au chaud chez nous, ou bien dans le plumard...
Mais aujourd’hui, que vois-je ?
Sur toutes les télés et médias confondus,
je vois votre visage, qui bien qu’aux traits tendus,
voudrait nous faire croire, à nous la populasse,
qu’il faut garder espoir,
qu’en se lavant les mains devant notre miroir,
bien qu’on n’ait pas de masques, la guerre n’est pas perdue... On ne demande qu’à le croire Monsieur,
mais pourquoi donc, vous voilez-vous la face ?
FFP2 sur le nez, vous occupez l’espace,
auprès de militaires, qui sans une grimace,
écoutent vos propos solennels et pesants,
honorant leur courage à vous prêter main forte,
contre cet ennemi qui fait du porte à porte,
infectant les poumons de femmes, hommes et enfants
qui ne demandaient rien, à part, rester vivants...

Et vous le savez bien, vous, qui parlez de guerre,
que l’on ne peut combattre sans armes et munitions,
que les gestes barrières contre des postillons ne serviront à rien, sans autre protection.
Comment Monsieur, vous êtes masqué ?
Oserez-vous répondre que la raison d’Etat, ou bien votre fonction,
exige dans ce cas, une telle position ?
Reconnaissez Monsieur,
qu’il y a lieu de croire que dire la vérité était chose impossible, avouer sans détour que les masques manquaient,
vous aurait enlevé toute crédibilité,
et que nous protéger aurait nécessité que vous fûtes capable d’avoir anticipé.
Prôner les échanges, la mondialisation,
vous a fait oublier toutes les précautions.
Si aujourd’hui les masques,
font défaut aux soignants,
c’est bien par votre faute, et à cause de l’argent.
Si le discours diffère d’il y a quelques temps,
et qu’à présent les masques deviennent nécessaires,
vous avouez enfin, vous sortez du déni, et vous reconnaissez gérer la pénurie.
Chanceux les débrouillards !
cousons, collons, scotchons, du tissu, du plastique ou de la toile cirée,
fabriquons l’accessoire, sensé nous protéger...
Sortons une heure maxi,
tout seul et sans amis,
en toute intimité, ne pas se contaminer...
Comment Monsieur, vous vous êtes masqué ?
Bien sûr, il faut vous protéger,
le virus est autiste, il ignore qui vous êtes,
et pourrait dans sa quête, un jour vous infecter.
Qu’importe les puissants et les grands de ce monde,
il fera de la terre une planète moribonde,
et si il y parvient, ce sera, c’est certain, par un manque de moyens
aux chercheurs et médecins, pour trouver le vaccin.

La morale de l’histoire,
s’il doit y en avoir une,
c’est que dès le départ,
vos discours nous enfument.
Et que la vérité,
si elle n’est pas bonne à dire,
loin de nous abêtir,
aurait pu nous sauver...
Vous devrez par la suite,
répondre de vos actes,
justifier votre conduite
et mesurer l’impact.
Les soignants, les malades et tous les autres acteurs,
loin de vous oublier, et sans manifester,
chanteront tous en choeur,
c’est nous qui avons gagné !
N’en déplaise à vos sbires, scientifiques de couloir,
à vos amis ministres, assoiffés de pouvoir,
vous devrez à coup sûr, à la prochaine menace,
éviter de mentir, à nous, la populasse !